SAISON 2023-2024

Notre saison 2023-2024

Concerts, conférences, parutions discographiques, festival digital, éditions, expositions… Nous proposons une saison 2023-2024 riche en découvertes et temps forts, grâce notamment à deux nouveaux partenariats avec la Bibliothèque Nationale de France et la Philharmonie de Paris.

Après de nombreuses heures de lectures, de déchiffrages, tant de partitions et d’œuvres inconnues, nous avons hâte de partager avec vous nos plus belles découvertes et nous espérons vous retrouver nombreux et curieux !

BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DE FRANCE

En partenariat avec la Bibliothèque Nationale de France et la musicologue Anne de Fornel, nous avons imaginé une série de huit concerts-portraits inédits, autour de huit compositrices françaises du XVIIème siècle à nos jours.

Pour concevoir cette programmation qui repose sur les fonds de la BNF, des centaines de partitions ont été numérisées, qui ont fait l’objet de dizaines d’heures de lectures par des musiciens passionnés. Seules les plus belles pépites ont été sélectionnées et confiées à des interprètes prestigieux (Renaud Capuçon, Xavier Phillips, Adèle Charvet, David Kadouch…).

Chaque concert-portrait présentera la compositrice dans son contexte historique et artistique, en mêlant à ses œuvres celles de contemporains (et contemporaines !) qui l’ont connue ou inspirée. 

Pour les entendre, rendez-vous dans la mythique Salle Ovale de la BNF Richelieu du 30 octobre 2023 au 10 juin 2024 !

Hedwige Chrétien

HEDWIGE CHRÉTIEN

Lundi 30 octobre 2023 – 18h30
Richelieu | Salle Ovale

Adèle Charvet, mezzo-soprano
Renaud Capuçon, violon
Xavier Phillips, violoncelle
Guillaume Bellom, piano

HEDWIGE CHRÉTIEN (1859-1944)
Mélodies
Trio en ut mineur
pour violon, violoncelle et piano

CLAUDE DEBUSSY (1862-1918)
Beau soir
pour voix et piano

MEL BONIS (1858-1937)
Elève-toi mon âme
pour voix, violoncelle et piano
Soir op. 76
pour violon, violoncelle, piano

Petite-fille du violoniste Jules Ternizien, Hedwige Chrétien est née à Compiègne en 1859. Pendant près de quinze ans, elle étudie le piano, l’orgue, l’harmonie, le contrepoint et la fugue au Conservatoire de Paris. Qualifiée de « musicienne parfaite » par le directeur, Théodore Dubois, elle effectue une scolarité brillante, couronnée de nombreux prix, obtenant notamment le premier prix de fugue et de contrepoint en 1887. La même année, elle épouse le flûtiste Paolo Gennaro. Le couple aura deux enfants, Marcel et Cécile, avant de divorcer en 1894. Après quelques années passées à enseigner à son tour le solfège au Conservatoire, où elle a la réputation d’une enseignante exigeante, mais sévère, elle décide de se consacrer entièrement à la composition. Elle s’essaie à tous les styles : musique symphonique, mélodies, opérette, pièces pour piano et musique de chambre. Certaines de ses mélodies connaissent un franc succès et sont même enregistrées avec orchestre. Musicienne passionnée, lorsqu’elle entre en 1940 dans une maison de retraite à Neuilly-sur-Seine, elle apporte avec elle son propre piano. Elle y décèdera quatre ans plus tard en 1944, laissant derrière elle un catalogue de plus de 200 œuvres.

Les Paladins

ÉLISABETH
JACQUET DE LA GUERRE

Mardi 21 novembre 2023 – 18h30
Pavillon de l’Arsenal

Les Paladins
Jérôme Correas, direction
Magdalena Sypniewski et Roxana Rastegar, violons
Nicolas Crnjanski, violoncelle
Benjamin Narvey, théorbe
Chantal Santon, soprano

ÉLISABETH JACQUET DE LA GUERRE
(1665-1729)
Céphale et Procris (extraits)
Sonate en trio
n°1 en sol mineur
pour deux violons et basse continue
Cantates françaises sur des sujets tirés de l’écriture, Livre 2 : Le Temple rebâti

ANTONIA BEMBO (vers 1643-1715)
Produzione Armoniche (extraits)

Fille d’un organiste, Elisabeth Jacquet naît à Paris en 1765, dans une fratrie de musiciens. A l’âge de cinq ans, elle est présentée à Louis XIV qui, impressionné par son talent au clavier, l’accueille à sa cour et lui offre un soutien précieux. En tant que claveciniste, elle donne des concerts et des leçons à Paris qui lui permettent d’acquérir une solide réputation. Elle compose très tôt des œuvres dramatiques, mais est publiée pour la première fois en 1687 (le Premier livre de pièces pour clavecin). Poursuivant sur sa lancée, elle publiera ensuite d’autres Pièces de clavecin, des Sonates pour le violon et pour le clavecin, des Sonates en trio, plusieurs Cantates sur des sujets sacrés ou profanes toutes empruntant beaucoup au style italien, mais toujours dédiées à Louis XIV – et bien sûr sa tragédie lyrique Céphale et Procris. Musicienne reconnue, son succès est tel que le Mercure Galant publiera en 1691 une lettre imaginaire de Lully – à l’époque mort depuis bien longtemps – la décrivant comme la “première musicienne du monde”. Sa dernière œuvre serait un Te Deum, donné à la cour en 1721, mais qui demeure malheureusement perdu…

Edith Canat de Chizy

ÉDITH
CANAT DE CHIZY

Lundi 11 décembre 2023 – 18h30
Richelieu | Salle Ovale

Fanny Clamagirand, violon
Teodor Coman, alto
Raphaël Perraud, violoncelle
Dana Ciocarlie, piano

ÉDITH CANAT DE CHIZY (1950-)
Sailing
pour piano
En bleu et or
pour alto et piano
Prélude au silence
pour piano
Cinq Miniatures
pour violon et piano
Formes du vent
pour violoncelle seul
Tiempo
pour trio à cordes

MAURICE OHANA (1913-1992)
Étude n°5
pour piano

GEORGES ENESCO (1881-1955)
Konzertstück
pour alto et piano

Académicienne, Edith Canat de Chizy s’impose comme l’une des figures incontournables de la scène musicale française, abordant tous les genres, de la musique de chambre aux grandes formes symphoniques. Riche d’un catalogue de plus de 120 oeuvres, elle s’inscrit, par sa maîtrise de l’écriture et de l’orchestration, dans la grande tradition de la musique française. Formée au CNSMDP, au GRM et à l’IRCAM, son expérience de l’électronique a eu une répercussion importante sur son écriture. Son oeuvre a été couronnée par de nombreuses distinctions, dont le Grand Prix SACEM en 2004 et en 2016 le Grand Prix du Président de la République de l’Académie Charles Cros pour l’ensemble de son oeuvre. Elle a enseigné la composition au CRR de Paris jusqu’en 2017. Elle est Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre du Mérite et Commandeur des Arts et lettres. Avec Debussy et Ohana dont elle fut l’élève, ce concert-portrait révèle les sources de l’univers singulier d’Edith Canat de Chizy. Ses œuvres pour cordes jalonnent en effet son catalogue dont ce programme témoigne de la diversité.

Jeanne Leleu

JEANNE LELEU

Lundi 22 janvier 2024 – 18h30
Richelieu | Salle Ovale

Marie-Laure Garnier, soprano
Alexandre Pascal, violon
Léa Hennino, alto
Héloïse Luzzati, violoncelle
Célia Oneto Bensaid, piano

JEANNE LELEU (1898-1979)
Quatuor
pour violon, alto, violoncelle et piano
Six Sonnets de Michel-Ange
pour voix et piano
En Italie – Les compagnons de Saint François
pour piano

MAURICE RAVEL (1875-1937)
Prélude en la mineur
pour piano
Ma Mère L’Oye (extraits)
pour piano

Distinguée très tôt par ses talents de pianiste, Jeanne Leleu a onze ans quand elle crée, en 1910, Ma mère l’Oye de Ravel – une prestation qui lui vaut les félicitations du compositeur pour son « exécution enfantine et spirituelle ». Il lui dédie d’ailleurs son Prélude en la mineur trois ans plus tard. Une carrière de pianiste étant devenue inenvisageable à cause de la guerre, Jeanne Leleu se consacre à la composition et étudie au Conservatoire de Paris auprès de Georges Caussade et de Charles-Marie Widor. En 1923, elle est la troisième femme à obtenir le Premier Grand Prix de Rome. Son séjour à la Villa Médicis l’inspirera beaucoup, tout comme ses voyages tout autour de la Méditerranée : elle écrira de nombreuses pièces d’inspiration hellénistique ou italienne. De retour en France, elle compose plusieurs œuvres de grande ampleur comme son Concerto pour piano, qu’elle crée elle-même en 1937, des suites pour orchestre qui rencontrent un très bon accueil critique ou encore un ballet, Nautéos, créé à Montecarlo en 1947, puis donné à l’Opéra de Paris avec Yvette Chauviré. Ses compositions ne suffisant pas à la faire vivre, elle donnera des leçons de piano avant d’être nommée professeure au Conservatoire de Paris. Ce concert sera l’occasion d’entendre trois de ses œuvres majeures, qui ont fait l’objet d’un projet discographique du label La Boîte à Pépites à paraître en janvier 2024.

Clémence de Grandval

CLÉMENCE DE GRANDVAL

Lundi 11 mars 2024 – 18h30
Richelieu | Salle Ovale

Fiona McGown, mezzo-soprano
Raphaëlle Moreau, violon
David Kadouch, piano

CLÉMENCE DE GRANDVAL (1828-1907)
Sonate op. 8
pour violon et piano
Deux pièces
pour violon et piano
Mélodies

CAMILLE SAINT-SAËNS (1835-1921)
Violons dans le soir
mélodie avec accompagnement de violon et piano

FRÉDÉRIC CHOPIN (1810-1849)
Nocturnes op. 9 nos 1 et 2

Née en 1828 dans une famille d’aristocrates, Clémence de Reiset grandit en fréquentant le salon de sa mère, qui accueille les plus grands artistes de son temps. Elle bénéficie d’une éducation privilégiée, apprenant le piano avec Chopin, le chant avec Laure Cinti-Damoreau et la composition avec Friedrich von Flotow. Écrivant ses premières pièces à l’âge de dix ans, elle est très tôt reconnue par ses pairs. Après son mariage avec le vicomte de Grandval, elle poursuit ses études de composition auprès de Camille Saint-Saëns, et dédie sa vie entière à la musique. De la musique de chambre à la musique sacrée en passant par l’opéra, ses pièces sont souvent jouées à la Société Nationale de Musique. Certaines de ses œuvres, comme son opéra Piccolino, connaissent un immense succès, et sa musique est même récompensée par le prix Rossini et par le prix Chartier. Saint-Saëns dira de ses œuvres qu’elles auraient été sur tous les pupitres si Clémence de Grandval “n’avait eu le tort, irrémédiable auprès de bien des gens, d’être femme”. En effet, elle souffrira toutefois toute sa vie du regard porté sur sa musique en tant que femme d’une part, et vicomtesse d’autre part, un rang qui la range d’emblée, aux yeux de beaucoup, parmi les dilettantes.

Nadia Boulanger

NADIA BOULANGER

Lundi 29 avril 2024 – 18h30
Richelieu | Salle Ovale

Lucile Richardot, mezzo-soprano
Emmanuelle Bertrand, violoncelle
Anne de Fornel, piano

NADIA BOULANGER (1887-1979)
Mélodies
Trois pièces
pour violoncelle et piano

GABRIEL FAURÉ (1845-1924)
Élégie
pour violoncelle et piano
Mélodies

LILI BOULANGER (1893-1918)
D’un soir triste

dans la transcription de Nadia Boulanger
pour violoncelle et piano
Mélodies

YVES BALMER (1978-)
Soleils couchants
Mélodie – création mondiale

Nadia Boulanger naît en 1887 à Paris dans une famille de musiciens : son père est compositeur et sa mère chanteuse, et leur salon accueille de célèbres artistes de l’époque, comme Gabriel Fauré. Très vite, elle se révèle douée pour la composition : à l’issue de ses études au Conservatoire de Paris, elle obtient les premiers prix d’orgue, d’accompagnement et de composition. Elle se présente même au Grand Prix de Rome et remporte le Deuxième Second Prix. Elle compose de nombreuses mélodies – notamment son grand cycle Les Heures claires, en collaboration avec Raoul Pugno – des pièces de musique de chambre et même quelques œuvres symphoniques et concertantes. Mais elle cesse de composer peu après la mort tragique de sa sœur Lili, à l’âge de vingt-quatre ans. À partir des années 1920, elle se consacrera notamment à la direction d’orchestre : elle sera la première femme à diriger le Boston Symphony Orchestra, défendra sur le podium sa propre musique ainsi que celle de sa soeur. Immense pédagogue, elle formera chez elle, dans son appartement de la rue Ballu, et au Conservatoire Américain de Fontainebleau, bon nombre des grands compositeurs et compositrices du XXe siècle, d’Aaron Copland à Quincy Jones.

Quatuor Mona

GERMAINE TAILLEFERRE

Mardi 28 mai 2024 – 18h30
Richelieu | Auditorium Jacqueline Lichtenstein

Quatuor Mona
Elina Buksha, violon
Charlotte Chahuneau, violon
Arianna Smith, alto
Christine J. Lee, violoncelle

CONCERT-CONFÉRENCE
GERMAINE TAILLEFERRE (1892-1983)

Quatuor à cordes

C’est à l’âge de douze ans que Germaine Tailleferre entre au Conservatoire de Paris malgré la désapprobation de son père, qui juge que “faire le Conservatoire ou le trottoir boulevard Saint-Michel, c’est la même chose”. Elle étudie la composition auprès de Charles-Marie Widor et reçoit les conseils de Maurice Ravel. Elle est la seule femme du Groupe des Six, qui rassemble de jeunes compositeurs comme Poulenc, Milhaud ou encore Honegger autour de la figure tutélaire d’Erik Satie ; et participe à l’oeuvre collective du groupe, Les Mariés de la tour Eiffel, en 1920. Souffrant toute sa vie de difficultés financières, elle se rend un temps aux États-Unis dans l’espoir d’améliorer sa situation et a l’occasion d’y rencontrer Charlie Chaplin, avec qui elle se sent immédiatement complice. De retour en France, elle compose toujours, entre autres de la musique de films, mais donne aussi des leçons pour survivre. Ses trois mariages successifs, tous malheureux, voire violents, ne l’empêcheront pas de composer plus de 170 œuvres très variées, de la musique de chambre comme des pièces concertantes.

Marguerite Canal

MARGUERITE CANAL

Lundi 10 juin 2024 – 18h30
Richelieu | Salle Ovale

Marielou Jacquard, mezzo-soprano
Pierre Fouchenneret, violon
Théo Fouchenneret, piano

MARGUERITE CANAL (1890-1978)
Sonate

pour violon et piano
Trois pièces romantiques
pour piano
Mélodies

Née à Toulouse en 1890, Marguerite Canal reçoit de ses parents mélomanes une éducation poussée en littérature et en musique, avant d’intégrer le Conservatoire de Paris, où elle étudie la composition avec Paul Vidal. Elle est la deuxième femme à obtenir le Premier Grand Prix de Rome, en 1920, quelques années après Lili Boulanger. Pendant son séjour à la Villa Médicis, elle compose des pièces pour piano, plusieurs cycles de mélodies et sa Sonate pour violon et piano. De retour à Paris, elle épouse le violoncelliste Maxime Jamin, qui sera l’éditeur de la plupart de ses œuvres – mais leur mariage sera malheureux. Elle revient enseigner au Conservatoire à partir de 1932, même si elle ne sera pas, comme elle l’espérait, titulaire d’une classe d’harmonie, seulement de solfège. Toute sa vie, elle continuera à composer : de nombreuses mélodies, qui témoignent de son amour sincère de la littérature, des pièces pédagogiques, et même un opéra resté inachevé, Le Pays blanc, sur un texte de Jack London.

PHILHARMONIE DE PARIS

Pour la première fois, Elles Women Composers propose en 2023-2024 quatre rendez-vous à la Philharmonie de Paris. En compagnie d’Elsa Dreisig, Lucile Richardot ou Marie Oppert, découvrez les oeuvres inédites de Jane Vieu, Liza Lehmann ou Marguerite Canal !

Lucile Richardot & Anne de Fornel

ENGLISH SONGS

Jeudi 16 novembre 2023 – 20h
Cité de la Musique | Amphithéâtre

Lucile Richardot, mezzo-soprano
Sarah Nemtanu, violon
Anne de Fornel, piano

Oeuvres de Liza Lehmann (1862-1918), Rebecca Clarke (1886-1979), Adela Maddison (1862-1929), Ina Boyle (1889-1967)

Autour de Liza Lehmann, Rebecca Clarke, Ethel Barns et Ethel Smyth, la mezzo-soprano Lucile Richardot et la pianiste Anne de Fornel feront entendre leurs contemporaines, les compositrices anglaises du tournant du XXème siècle. Toutes membres de la Society of Women Musicians, une organisation d’entraide destinée à lutter contre le manque d’opportunités accordées aux femmes en ce début de siècle, ces quatre musiciennes et compositrices ont mené des carrières brillantes, comme compositrices mais aussi comme concertistes. Ethel Barns, violoniste, se produit au Crystal Palace et ses œuvres sont jouées par les plus grands violonistes de son temps. Liza Lehmann connaît un grand succès comme chanteuse, et son cycle In a persian garden est décrit par le Sunday Times comme une « révélation ». Rebecca Clarke est une altiste renommée qui joue en orchestre et a fondé son propre ensemble, entièrement féminin ; elle remporte aussi plusieurs concours et bourses de composition. Quant à Ethel Smyth, elle décide très tôt de se consacrer entièrement à la composition et devient la première femme dont un opéra est donné au Metropolitan de New York… Si cette période est l’âge d’or des « art songs », l’équivalent anglais de la mélodie – un genre particulièrement exploité par Liza Lehmann qui en a écrit plus de trois cents – c’est aussi celle de l’exploration des sources folkloriques, dont est friande Rebecca Clarke, à qui l’on doit notamment d’étonnantes mélodies pour violon et voix, pour lesquelles Lucile Richardot sera rejointe par Sarah Nemtanu.

Marie Oppert

ALADIN ET LA BELLE ÉVEILLÉE

Samedi 10 février 2024 – 16h
Cité de la Musique | Salle des concerts

Marie Oppert, récitante, soprano
(Pensionnaire de la Comédie Française)
Nadja, dessins
Orchestre de Chambre de Paris
Karel Deseure, direction

JANE VIEU (1871-1955)
Aladin
La Belle au bois dormant

Née en 1871, Jane Vieu fut élève de la Carvalho pour le chant et de Jules Massenet pour la composition. Son catalogue, riche d’environ cent cinquante œuvres, l’a particulièrement fait connaître pour ses opérettes jouées dans les grands théâtres parisiens mais également à Londres ou à Bruxelles. Donnée pour la première fois en 1902 au théâtre des Mathurins, La Belle au bois dormant de Jane Vieu est une « féérie chantée » composée sur un livret de Lucien Métivet. Ce dernier place l’action au XXème siècle : un prince à bicyclette réveille une Belle endormie qui découvre avec épouvante que les carrosses ont fait place aux automobiles, et qu’au lieu des bateaux à voile voguent désormais des cuirassés de guerre. Horrifiée par la découverte de ce nouveau monde, elle préfère retourner dans sa forêt magique et se rendormir… Donné de nombreuses fois au théâtre des Mathurins, l’Aladin de Lucien Métivet et Jane Vieu, conçu en 15 tableaux d’ombres chinoises, est quant à lui plus proche du conte original. Les deux contes donnèrent lieu à l’impression de deux magnifiques livres/partitions illustrés par Lucien Métivet et parus chez Flammarion. Leurs illustrations inspireront la dessinatrice Nadja, dont les œuvres seront projetées en direct pendant le concert.

La Fronde

VARIATIONS ROMANTIQUES

Mardi 2 avril 2024 – 20h
Cité de la Musique | Amphithéâtre

La Fronde
Alexandre Pascal, violon
Léa Hennino, alto
Héloïse Luzzati, violoncelle
Célia Oneto Bensaid, piano

LUISE ADOLPHA LE BEAU (1850-1927)
Quatuor
pour violon, alto, violoncelle et piano

RITA STROHL (1865-1941)
Quatuor
pour violon, alto, violoncelle et piano

Née en 1850 à Rastatt, Luise Adolpha Le Beau est une enfant prodige, composant dès l’âge de huit ans. Elle entreprend des tournées en tant que pianiste, et fait connaître ses œuvres dans toute l’Europe. Son Quatuor avec piano est ainsi créé au Gewandhaus de Leipzig en 1883 – année de sa rencontre avec Liszt. Indignée par les interdictions subies par les filles, elle fondera à leur intention sa propre école de musique. Outre ce quatuor, on lui doit entre autres un concerto pour piano, un opéra, ou encore de nombreux Lieder… Huit ans plus tard, en 1891, Rita Strohl (née en 1865) en est encore aux prémices de sa vie créatrice ; elle est selon ses propres mots, « plongée dans un passé qui, seul, [l’] enthousiasmait ». Son « esprit pieusement conservateur et coloré » se reflète alors dans l’écriture de sa musique de chambre, en particulier ce Quatuor avec piano. Son écriture s’éloignera peu à peu du romantisme pour « [prendre] contact avec [s]on temps » : elle écrira de nombreuses mélodies, puis se plongera dans la composition de grands cycles mystiques, pour la plupart jamais créés. Tantôt encensée, tantôt détestée par la critique, elle laissera une centaine d’œuvres, dont la majorité consacrées à la voix. Créées à quelques années d’écart, les œuvres de Le Beau et Strohl apportent deux éclairages différents sur le quatuor avec piano à l’époque romantique : empreint de passion, mais solennel chez Le Beau, il deviendra chez Strohl théâtral et enflammé…

CONCERTS EN RÉGION